"je ne peux pas être avec toi comme je le suis avec les autres, toi t'es différent, avec toi c'est différent. 
mon quotidien tient maintenant à ces nuits passées dans tous ces lits, dans tous ces bras, inconnus ou non, mais jamais durables
ils ne restent pas ou je ne reste pas, je ne sais plus 
mais une fois la passion évanouie je ne sais plus quoi faire 
je ne suis bonne qu'à aimer un temps, qu'à rester pendant quelques mois, voire une année, mais je ne sais pas m'installer 
je ne sais pas me satisfaire des papillons des premières semaines, je ne sais pas les faire rester eux non plus 
je ne sais pas tenir la main, serrer dans mes bras et sourire plus qu'un instant 
je ne sais pas aimer pour la vie, 
je ne sais pas rêver à l'infini avec quelqu'un, penser enfants et amour éternel, je n'y arrive pas
je sais plaire, je sais séduire, je sais avoir une place dans un lit chaud quand j'en ai envie
je sais rappeler quand c'était bien, 
je sais passer à autre chose quand ça ne l'était pas
je sais rendre une nuit inoubliable et l'oublier le jour d'après, 
je sais profiter de l'instant comme s'il s'insérait dans une autre vie que la mienne 
je sais être une femme la nuit, et en devenir une autre la journée
je sais sourire par bonheur, et sourire par moyen 
mais aimer à tout jamais je ne sais pas 
aimer plus que moi-même, avoir l'envie de tout donner à quelqu'un, le faire passer avant tout, je ne sais pas 
j'aimerais que ce soit si simple qu'il me suffirait d'avoir envie d'aimer pour que mon cœur soit à lui, 
j'aimerais ne pas détruire mon cœur lorsque je brise celui des autres, 
de tous ceux que je croise, et qui osent m'offrir un peu d'amour
j'aimerais tellement être une de celles qui aiment à s'en brûler.

crois-moi tu ne veux pas de moi, 
tu ne veux pas de moi comme ça 
parce que même si je te veux toi, je ne te voudrais pas pour la vie, 
à peine pour une nuit 
et toi, je ne pourrais pas te quitter au petit matin sans me retourner. 

- alors retourne-toi, alors ne me quitte pas au petit matin. 
alors reste dans mes bras jusqu'à qu'on en puisse plus et qu'on déborde de haine plus que d'amour 
alors n'essaie pas de m'aimer, n'essaie pas de sourire quand tu me vois, 
que tes yeux ne pétillent pas quand tu penses à moi, 
que ton cœur ne batte pas plus fort lorsque je te touche, 
que la chaleur n'envahisse pas ton corps quand mon souffle frôle ta nuque. 
si tu ne veux pas de moi comme ça, alors moi je te veux toi comme ça. 

- tu ne m'écoutes pas, tu ne comprends pas. 

- je ne te crois pas, 
parce que je vois tes yeux pétiller lorsque tu me regardes, 
parce que je sens ton cœur battre contre ma poitrine quand tu es dans mes bras 
parce que la chaleur monte bien trop vite entre nous pour que tu ne veuilles pas de moi. 

- je te veux toi bien plus que tu ne peux l'imaginer, 
je te veux tout entier sous ces draps à tout instant de la journée, 
à tout instant de la nuit
mais pour combien de temps ? 
toi et moi c'est ce qui me maintient en vie depuis des mois, 
si je te perds, je sombrerai 
comme je l'ai déjà fait après lui avoir brisé le cœur
s'il te plait ne m'oblige pas à briser le tien. 

- tu as brisé le tien plus que tu n'en as brisé, il est si amoché qu'il n'est même pas encore entier, et tu ne sais pas comment t'y prendre pour le réparer. 
laisse-moi t'aider, laisse-moi t'aimer, laisse-toi m'aimer."

et encore une fois l'histoire s'est répétée, 
encore fois j'ai brisé, lui et moi avec 
j'ai aimé, j'ai été passionnée, j'ai souri 
et j'ai sombré. 

dorénavant ce ne sera plus que la passion sombre des nuits dangereuses, 
celles qui ne font pas pétiller mes yeux et battre mon cœur, 
celles qui ne me rattrapent pas en pleine journée dans mes pensées, 
celles qui ne m'empêchent pas d'avancer, 
celles qui ne me tiennent pas éveillée lors de mes nuits solitaires. 
d'ailleurs il n'y aura plus de nuits solitaires, seulement des nuits passionnées, ou au moins accompagnées, 
des nuits sans lendemain, comme si la pénombre des chambres envahissait mon cœur pour de bon, sans jamais que le soleil ne s'y lève. 

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